• C'est pas mon jour

     

    Les tribulations d'un cloporte - Episode 04



    Sur le chemin qui me conduit chez Bety, me v'là guilleret comme un pinson. Je sifflote gaiement un air entendu à la radio il y a une heure, le superbe « Feeling good » de Nina Simone*.

    La prochaine rue à droite et j'arriverai bientôt à destination.

    Je jette mon mégot et presse le pas...mon palpitant accélère lui aussi la cadence comme il se doit en pareille occase.

    Revoir Bety est une douce perspective sans nom pour un inadapté de l'existence comme mézigue.

    La ruelle qui doit me conduire chez la fée du troquet n'est pas des plus engageante et c'est peu dire.

    Des amoncellements de vieux cartons, de bouteilles cassées et de fientes du meilleur amis de l'homme se répandent ça et là sans interruption.

    Un peu plus loin, une joyeuse bande de loustics aux mines plus avenantes les unes que les autres semblent attendre un train, un bus, le dégel ou plus modestement une envie pressante.

    Je n'y prête guère attention.

    A mon approche, les gars semblent comme ranimés, revigorés...tout du moins ils esquissent quelques mouvements qui les distinguent enfin du mannequin de cire.

    Tout à mes pensées pour la belle plante dont je tente d'imaginer la toilette, certainement ravissante...(à la rigueur, je n'serait pas contre un classique et décontracté jean moulant/débardeur échancré, qui contrasterait joliment avec le bout d'étoffe sophistiqué de la veille)...je n'entend donc pas immédiatement les propos du petit gang des automates en surchauffe qui me sont adressés.

    Soucieux d'entretenir, au plus vite, d'excellentes relation avec le voisinage de ma future conquête, je stoppe donc à leur hauteur affichant mon plus charmant sourire...un de ceux que j'ai longtemps expérimenté devant ma glace...celui dont je n'abuse pas et n'affiche qu'en de rares occasions...lorsque je souhaite faire bonne impression et pourquoi pas me lier d'amitié avec d'autres bipèdes.

    Seul'ment voilà, j'm'en aperçois maintenant, les gus qui me font face ne semblent pas enclins à la franche camaraderie...

    Le plus grand d'entre eux, le plus gros aussi, un espèce de colosse d'environ 120 kilogrammes sur la balance la plus pessimiste, me propose de me délester illico de mon trop plein d'oseille sans quoi les foudres du ciel et de sa mère risquent de s'abattre sur ma misérable carcasse de peigne-cul...!!!

    Bon, moi j'apprécie toujours la plaisanterie à sa juste valeur, j'me mets alors à ricaner de bon cœur, assurant l'orateur de son talent comique et reprend mon chemin vers le n°12 de la rue des tulipes en fleurs, la bien mal nommée vue le parfum pestilentiel qui y règne.

    Pour tout vous dire, ma progression se trouve rapidement ralentie par en croc en jambe à montrer dans les écoles...très stylé et à l'efficacité redoutable.

    J'me retrouve donc le faciès embrassant les pavés à pleine bouche et en moins de temps qu'il n'en faut à Hussein Bolt pour gambader le cent mètres, je reçois des grolles de grandes tailles dans le buffet...d'après mes estimations, il me semble qu'au moins deux paires s'activent avec entrain.

    Au terme d'une séance courte mais intense de massage des côtelettes, la plus vilaine trogne des six comiques m'attrape par le colbac pour me remettre sur mes guibolles. Cette charmante attention ne me fait certes pas oublier mes flancs douloureux ni ma lèvre supérieure éclatée mais me confère un confort tout autre et appréciable...de quoi appréhender, dans une posture plus adéquate, la suite des réjouissances...

    Maintenu gaillardement par Quasimodo, me voilà donc de nouveau en face de l'humoriste en chef qui affiche à son tour un sourire non feint...mais pauvre en dentition tout de même.

    C'est étrange comme un smile peut avoir plusieurs significations me dis je en interne avant d'accueillir une paluche XXL en pleine poire.

    S'ensuit alors un concourt de mandales et bourpifs en tout genre...une vrais démonstration de savoir faire, la collection complète avec même les rééditions les plus anciennes, du grand art en quelque sorte pour connaisseurs et public averti seulement...!!!

    Bref, une sacré danse que j'reçois...jusqu'à extinction des feus.

    A mon douloureux réveil, je constate l'ampleur du chantier...ma mise d'apparat n'est plus qu'un tas de loques informes et cradingues, j'ai chopé un melon démesurément proportionné pour abriter mes dix neurones, mon champ de vision est réduit à celui d'une taupe atteinte de conjonctivite, mes ratiches ont déserté ma caverne à bectance et le tout, coloré à l'hémoglobine, me fait rentrer direct dans le top ten du bestiaire des curiosités de foires d'antan!!!

    Avec une telle apparence peu ragoutante, je ne peus décemment pas me rendre chez la belle Bety et me voit donc dans l'obligation de lui faire faux bonds...

     

    à suivre...


    * à écouter dans la rubrique bande son


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 20 Mai 2010 à 20:27
    Pad'bol le cloporte...

    Toujours aussi sympa à lire!

    @ bientôt ^^
    2
    Vendredi 6 Août 2010 à 21:28

    Salut ^^

    Je passais à tout hasard...mais rien de nouveau...tu abandonnes le Cloporte?

    @++)

    3
    robertandco Profil de robertandco
    Jeudi 2 Septembre 2010 à 18:56

    Bon...pour te répondre Olivier...je reprends le blog en main d'ici peu...  ;)

     

    Merci pour tes visite camarade...!!!

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