• La belle endormie

    Les tribulations d'un cloporte - Episode 08

     

     

    A quelques détails près, je sais aujourd'hui ce que ressent une poupée vaudou transpercée d'aiguilles...et croyez moi les aminches, c'est pas des plus réjouissif.

     En me levant du canapé, j'ai bien cru défaillir et r'partir direct pour le pays des rêves tant ma carcasse fut parcourue de mille maux indescriptibles.

    Sur le moment, j'ai cru qu'un essaim d'abeilles en furie se jetait sur moi ou qu'un condé venant me pincer pour trafic d'images Panini avait dégainé son Taser sans sommation.

     

    Lorsque je réussis enfin à me tenir sur mes deux cannes rachitiques sans hurler à la mort, c'est d'un pas de vieillard fourbu d'arthrose que je prends la direction de ma salle de bains tout en me bouffant les lèvres pour ne pas laisser échapper une ribambelle de plaintes et jurons entremêlés.

     

    A dire vrai, ma gueule des mauvais jours passerait presque pour une copie certifiée conforme du portrait de Mona Lisa en comparaison du faciès qui me fait face dans la glace à cet instant.

    Si jamais un gus veut tourner un remake « d'éléphant man »...je suis son monstre car pour l'heure, John Merrick semble être mon plus proche parent.

    J'ai la caboche comme gonflée à l'hélium, arborant gaiement une impressionnante palette de couleurs inventées pour l'occase, allant du vermillon millésimé au noir le plus abyssal avec, ça et là, de délicates touches de vert et bleu plutôt dégueulasses il faut bien l'admettre.

    Certains de mes appendices faciaux, depuis toujours dénués de la moindre grâce, réussissent même l'exploit de s'enlaidir davantage...j'en suis presque admiratif!

    Ainsi, mon oreille gauche parvient à mimer à la perfection une antenne parabolique, mon tarin généreux par nature titille maintenant les plus belles courges des concours agronomiques, mes mirettes sont à peine visibles sous les coquards, mes lèvres feraient pâlir de jalousie le dernier modèle de bouche gourmande gonflable et en ouvrant ma boite à bectance je constate l'évasion à grande échelle de mes ratiches...

    Rajoutez à cela les scarifications façon gravier véritable dans le crâne et le sang séché dont je suis barbouillé et vous obtenez à coup sûr le masque d'halloween le plus improbable et effrayant jamais déniché en boutique.

     

    Il me faut une bonne vingtaine de minutes pour me rafraichir la façade, mais vu l'ampleur des dégâts, ya pas grand chose à faire car seul un roi du bistouri Brésilien serait à même de me reconstruire le portrait.

    Mais contrairement à ce que vous pourriez supposer cher lecteurs, en ce matin peu glorieux je suis bien loin d'être dépité...car en allant voir mon triste reflet, j'ai constaté avec délice que mon plumard était occupé comme je le pensais par la bellissimale brunette...et cette furtive vision suffit pour me faire relativiser les misères de la veille et leurs douloureuses conséquences.

     

    Ma brève et aléatoire toilette effectuée, me voilà donc dans l'entrebâillement de la porte de ma turne reluquant avec gourmandise la plus bonasse des féminines que mon pageot ait accueilli.

    La souris, impudiquement et lascivement vautrée, s'offre dans toute sa splendeur...et rien ne manque à l'appel croyez moi.

    Je prends d'ailleurs bien soin de réaliser l'inventaire du colis avec la minutie d'un horloger helvète, en mémorisant chaque détail anatomique pour en imprimer la cartographie dans mon ciboulot en surchauffe.

    Il est à parier que je pourrais encore vous bonnir dans vingts piges les moindres courbes de cette rutilante carrosserie.

    Au pays des miss, la môme Bety serait hors concours...aucune de ces rachitiques et bien fadasses bestioles des podiums ne pourrait rivaliser avec la sublimissime nymphette aux formes tant tellement parfaites et hypnotiques.

     

    Cela dit, en contemplant la huitième merveille de mon monde, je perçois soudain comme un détail pour le moins saugrenu...

    Figurez vous m'ssieurs dames qu'un surineur étourdi semble avoir égaré sa lame entre les omoplates de Bety...

    Faut-il que j'vous fasse un dessin???

    Ben pour les mous du bulbe...reluquez celui là et vous comprendrez mieux

     

     

    à suivre...


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Novembre 2010 à 13:47

    N' y aura-t'il jamais de vrai bonheur chez vous cher Robert? mais le delice est surtout pour nous de vous lire!!! Betyyyyyyyyyyyy...

    2
    robertandco Profil de robertandco
    Jeudi 11 Novembre 2010 à 14:06

    Comme tu dis Mr LU...pour mézigue le moindre p'tit bonheur se paye illico par un retour de manivelle en plein tronche...m'enfin...!!!

    PS: Bety croquée par ton trait enchanteur se s'rait merveilleux...je n'ose en rêver...    ;)

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